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18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 19:11

Notre dossier sur le Biphénol A (BPA)

Tout le monde en parle.

 

Mais que ce passe t-il dans nos biberons ?

 

Ce modeste dossier est ces nombreux liens va essayer d’y répondre.

 

La nouvelle a eu l’effet d’une bombe dans les foyers : une très grande majorité des biberons en plastique vendus contiendraient du bisphénol A (BPA), un produit chimique nocif pour la santé.

 

Qu’est-ce que le bisphénol A ?

Le bisphénol A (BPA) est un composant du polycarbonate, matière plastique utilisée dans les biberons ou les récipients alimentaires.

 

Il devient potentiellement dangereux sous l’effet de la chaleur. De minuscules particules de BPA se détachent en effet du plastique quand vous mettez les contenants au micro-onde, ou lorsque vous y versez un liquide bouillant. Elles se retrouvent ensuite dans le lait ou la soupe. Les bébés en ingèrent forcément, mais à faibles doses.

 

Qu’elles sont les conséquences pour nos enfants ?

Le bisphénol A est soupçonné d’être un perturbateur des régulations hormonales en produisant sur le corps humain les mêmes effets que les œstrogènes, les hormones sexuelles femelles. Il est soupçonné de contribuer à des problèmes de fertilité et à l’apparition de cancers (sein et prostate).

 

L’organisme gouvernemental Santé Canada et les chercheurs concluent que l’exposition au BPA induite par les biberons plastiques est suffisante pour ne pas mettre totalement hors de cause ce danger. Pour le principe de précaution, le 17 octobre 2008, le Canada est le premier pays à interdire les biberons contenant du Bisphénol A

 

En France, le Réseau Environnement Santé (RES), demande l’interdiction du BPA dans tous les plastiques alimentaires. La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, réaffirme, en mars 2009, devant l’Assemblée, son soutien à l’Afssa (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments)

 

Mais la polémique enfle avec la conclusion de l'Afssa dans un avis publié le 13 novembre 2008. Les quantités de Bisphénol A libérées dans le lait sont très inférieures aux seuils d'exposition fixés en Europe. Polémique car la moitié des treize membres du comité d'experts de l'Afssa ont des liens d'intérêt avec l'industrie.

 

Le député Gérard BAPT, président de Santé Environnementale, interrogeant régulièrement la Ministre, précise : « De nombreuses et très récentes études, publiées dans de nombreux pays, démontrent désormais que cette molécule, qui agit comme un perturbateur endocrinien, a des effets démontrés expérimentalement sur l’animal, chez lequel, il peut causer cancers, altération de la reproduction, diabète, obésité, troubles du comportement, reproductibles sur plusieurs générations… ».

 

Lors de son colloque annuel du 10 juin 2009, la Société Internationale d’Endocrinologie (science des hormones), a appelé à réduire l’exposition de la population à ces molécules, au nom du principe de précaution.

 

Pourtant la Ministre de la santé campe sur ses positions, la secrétaire d’État à l’Écologie, Chantal Jouanno, a finit par demander à l’Afssa, le 15 juin dernier, de reprendre l’expertise.

 

On attend de nouvelles conclusions.

 

En France, tout va bien... pas de principe de précaution.

 

 

Alors que faire ?

Réduire au minimum l’exposition

Guide des biberons sans bisphénol A



Spot réalisé par CHIND&BRECHET pour l'association Antidote Europe produit par FASTPROD
 

Seule en France, la Mairie de Saint-Jean en Haute Garonne à pris un arrêté d’interdiction d’utilisation de biberon contenant du bisphénol A. Et votre Mairie que fait-elle ?


Commune ayant prie des principes de précaution :
- 17 avril, Paris
- 30 avril, Reims
- 4 mai, Toulouse
- 10 juin, Nantes
- 22 juin, Saint Jean (Haute Garonne) Arrêté du Maire
- 3 juillet, Puteaux

Le mouvement s'amplifie sur Midi Pyrénées : Albi, Colomiers, Rodez, Tarbes, Cahors... et à la
crèche du Conseil Général de la Haute-Garonne.

le 18 avril 2008, l'office public de santé du Canada, a classé le bisphénol A au rang de substance dangereuse. Le Canada a été ainsi le premier pays à classer au rang des toxiques cette substance
.


Intervention dans l'hémicycle et audition :
- Séance du mercredi 31 mars 2009, de Jean-Christophe Lagarde à Madame la Ministre :
 "J’ai demandé à l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments de procéder à des études..., (ils) concluent à l’innocuité du bisphénol A"
- Séance du mercredi 10 juin 2009, de Gérard BAPT à Madame la Ministre :
  "N’est-il pas imprudent de ne pas appliquer le principe de précaution, en particulier pour les biberons et les jouets utilisés dans les crèches ?"
- Séance du mercredi 15 juin 2009, Mise en œuvre du Grenelle de l’environnement
Discussion, en deuxième lecture, du projet de loi, modifié par le Sénat, relatif à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement
- Séance du mardi 23 juin 2009, Réforme de l’hôpital
Sourde réponse de Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé

- 3 juin 2009, Audition publique organisée par le Groupe Santé environnementale de l’Assemblée Nationale




Reportage Complément d'enquête du 5 janvier 2009, « Biberons empoisonnés »

Article de presse et interview :
- Canard Enchaîné, du 27 novembre 2008 "Un biberon pour la route"
- Interview du 11 aout de Gérard Bapt pour l'Avenir (journal interne du PS Haute Garonne),
  Le gouvernement s’entête face aux "biberons tueurs"

- Reportage Complément d'enquête
proposé et présenté par Benoit Duquesne « Biberons empoisonnés » de Yann Fronty et Stéphane Guillemot  du 5 janvier 2009 sur France 2.

Les communiqués de presse :
- 17 avril 2009, La ville de Paris ne veut plus de biberons au Bisphénol-A pour ses crèches
- 4 juin, Bisphenol A: des scientifiques incriminent des études "obsolètes"
- 16 juin, Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie veut rouvrir le dossier, les écologistes approuvent
- 26 juin, Le député Gérard Bapt veut interdire les biberons contenant du Bisphénol

Interpellation de madame la Ministre de santé

- Lettre du député Gérard Bapt à madame la Ministre de santé


Arrêté municipale :

- 22 juin 2009, Mairie de Saint Jean (Haute Garonne), arrêté d’interdiction d’utilisation de biberons contenant du bisphénol A


Conférence :
-
27 avril, Conférence du RES

Pétition :
Une pétition a été mise en ligne afin de demander aux autorités l'interdiction pure et simple du BPA dans les plastiques alimentaire.
Signez ici.

Pour en savoir plus :
- Réseau Environnement Santé
- Danger bisphénol
- Site du député Gérard Bapt


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3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 19:31

Communiqués – 4 juin 2009


Des scientifiques ont critiqué les expertises des agences sanitaires à propos du bisphénol A (BPA), estimant qu'elles se fondent sur des études trop anciennes, basées sur des références "obsolètes".

Une audition publique avait été organisée mercredi soir à l'Assemblée sur les risques du BPA, une molécule que l'on trouve notamment dans le plastique des biberons, à l'initiative du groupe "Santé environnementale" présidé par Gérard Bapt, député PS de Haute-Garonne.

Pour André Cicolella, chimiste et porte-parole du "Réseau environnement santé", les normes sont basées sur une "déontologie discutable" et un "référentiel obsolète". Selon lui, les études concluant à des effets à très faible dose sont majoritaires, même si "les résultats diffèrent selon les sources de financement".

Marie-Christine Favrot, directrice de l'évaluation des risques nutritionnels à l'Agence de sécurité sanitaire des aliments a incriminé la faiblesse méthodologique de ces études, estimant que "sur les bases scientifiques actuelles on ne peut retenir d'effet à basse dose qui soit significatif".

L'Afssa a "conclu à l'absence de risque", a-t-elle rappelé . Selon elle, les biberons contiennent des doses de BPA très inférieures aux doses journalières admissibles.

Le Pr Patrick Fénichel, endocrinologue au CHU de Nice et directeur d'une unité de l'Inserm, a noté la proximité de structure du BPA avec le Distilbène (un produit donné aux femmes enceintes dans les années 60-70 à l'origine de nombreuses malformations).

Il a fait valoir que des doses faibles pouvaient avoir des effets toxiques du fait de l'exposition tout au long de la vie, de la multiplication des perturbateurs endocriniens dont les effets se conjuguent et de la prise en compte des périodes critiques d'exposition, comme l'état foetal ou de nourrisson.

Gérard Bapt s'est étonné que la ministre de la santé Roselyne Bachelot ait été si "péremptoire" sur le BPA, en affirmant fin mars qu'il y avait "des études fiables concluant à l'innocuité" et qu'il n'y avait pas lieu d'appliquer le principe de précaution.

"Elle a été imprudente, alors même qu'il y a des controverses scientifiques", a-t-il souligné, estimant que le principe de précaution qui valait pour le téléphone mobile devait valoir aussi pour les biberons.

 


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3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 16:32

Réforme de l’hôpital
Extrait de la séance du mardi 23 juin 2009

M. le président, Bernard Accoyer. La parole est à M. Gérard Bapt.


M. Gérard Bapt. Madame la ministre, cette loi n’apportera peut-être pas de réponse aux défis que doit relever notre système de santé et de protection sociale en général, mais elle restera dans les annales pour son parcours.

Dans son discours de Bletterans, le Président de la République avait donné sa conception de la gouvernance hospitalière : l’hôpital-entreprise, un patron à l’hôpital, une seule chaîne de commandement, l’efficacité et l’efficience. Nous avons déployé des efforts pour la combattre – même vous, monsieur Bur !


Mme Catherine Lemorton. Eh oui !


M. Gérard Bapt. Je me souviens que vous aviez, avec M. Préel, fait adopter un amendement visant à renforcer les compétences du conseil de surveillance et de la commission médicale. Le Gouvernement l’a fait sauter, en pleine nuit, à la faveur d’une seconde délibération – mais je pense que Mme la ministre, en son for intérieur, ne le voulait pas.

Face à la réaction des blouses blanches – c’était la première fois que les professeurs de médecine manifestaient dans la rue, selon leurs propres dires –, le Président de la République a abandonné ses directives initiales pour se transformer en démineur, au moyen de la commission Soubie.

Reste notre grande inquiétude : les communautés hospitalières de territoire auraient pu être une grande idée, mais, dans le contexte actuel que vient d’exposer le Premier Président de la Cour des comptes devant la commission des finances – 30 milliards d’euros de déficit prévisible en 2010 pour le régime général –, elles visent en réalité à réduire les dépenses. Les déficits évoqués par M. Le Guen seront traités par la réduction de la dépense et par les plans sociaux.


M. Yves Bur. Par une meilleure organisation !


M. Gérard Bapt. Nous en reparlerons et nous jugerons sur les résultats !

En ce qui concerne l’organisation des soins, quel recul sur le testing, alors même que l’enquête menée par le Collectif interassociatif sur la santé et la Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés vient de montrer l’importance des refus de soin, notamment chez les spécialistes de l’agglomération parisienne !

L’organisation des soins pâtira aussi du manque de moyens. Après les grandes envolées sur la médecine de premier recours et la filière universitaire de médecine générale, le Conseil national des universités vient de refuser de voter les créations de postes prévues pour l’année, tant leur nombre est dérisoire : huit postes d’enseignants associés pour l’ensemble du territoire, alors que le Syndicat national des enseignants de médecine générale estime qu’il faudrait en créer deux par faculté pendant plusieurs années.

Quel recul aussi en matière de santé publique ! Souvenons-nous des discussions que nous avons eues sur la lutte contre l’obésité. Tout cela pour aboutir à une charte signée quarante-huit heures avant le débat, en catimini, presque nuitamment elle aussi, avec les industries de l’agroalimentaire et de la publicité ! Nous avons assisté ensuite à ce spectacle pitoyable : Mme Boyer, qui avait présenté un amendement d’interdiction et des amendements positifs de lutte contre l’obésité, votant contre son propre amendement au prétexte de cette charte.


Mme Michèle Delaunay. C’est vrai !


M. Gérard Bapt. Voilà pourquoi, madame la ministre, nous sommes inquiets concernant le suivi de tous les problèmes de santé publique. Voilà pourquoi, madame la ministre, nous pensons aussi que vous devrez être très attentive à la façon dont certaines agences, l’AFSSA et l’AFSSET notamment, pourraient se rapprocher.

Lundi dernier, lors du débat sur le Grenelle de l’environnement, j’ai interrogé Mme Jouanno, secrétaire d’État à l’écologie, sur votre position quant au bisphénol.


M. Guy Lefrand. Ce n’est pas le sujet !


M. Gérard Bapt. Au vu des études récemment parues et des dispositions prises ailleurs, notamment aux États-Unis, concernant l’utilisation du bisphénol dans les contenants et l’alimentation des nourrissons et des enfants, Mme Jouanno a déclaré qu’elle vous avait demandé de faire rouvrir le dossier par l’AFSSA. Je saisis l’occasion qui m’est donnée de vous poser la question : quelle suite avez-vous donnée, madame la ministre, à cette demande de Mme Jouanno ?

En conclusion, cette loi concerne l’organisation des soins, mais pas la santé publique ; elle devra s’adapter à la pénurie, à l’autarcie, aux économies qui vont se déployer dans tous les domaines.

Madame la ministre, nous sommes inquiets pour l’avenir de notre système de santé, de notre système hospitalier et quant à la réponse que notre société doit donner à nos concitoyens en matière d’accès aux soins et de qualité des soins. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)


M. le président. La parole est à Mme la ministre.

(NDLR)

La Ministre ne répond pas et préfère remercier, pendant la moitié de son intervention, toutes les personnes qui sont intervenus dans le dossier de la réforme des Hôpitaux, en fin de discours, elle essaye de justifier cette réforme.

On a là, le parfait langage de sourd ou de malentendant. A vous de entendre les non dits.


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3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 16:07

Discution d'un projet de loi pour la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement
Extrait de la séance du lundi 15 juin 2009

Article 32


Mme la présidente, Danièle Hoffman-Rispal. La parole est à M. Gérard Bapt, premier orateur inscrit sur l’article 32.


M. Gérard Bapt. Madame la présidente, madame la secrétaire d’État chargée de l’écologie, mes chers collègues, l’article 32 concerne l’environnement et la santé ; c’est dire combien il est important..

On sait désormais que les facteurs environnementaux pèsent de plus en plus sur l’évolution de notre santé. Or, si la médecine a fait d’énormes progrès en matière de soins, elle ne suffit pas à prévenir certaines pathologies. Ainsi l’augmentation régulière de 1 % par an du nombre de cancers de l’enfant ne peut être imputée à des facteurs génétiques : la cause ne peut se trouver que dans des facteurs environnementaux, au premier plan desquels la qualité de l’air, dont traite précisément l’article 32, à côté de mesures visant à développer la recherche pluridisciplinaire, à réduire les rejets de substances chimiques, qui pullulent dans notre environnement quotidien, au domicile, au travail ou dans les transports, et à mieux connaître les effets de ces produits.

L’agence européenne des produits chimiques a commencé son travail, dans le cadre de REACH ; c’est une avancée importante. Mais pour certaines substances, il faut aller plus vite dans la recherche, dans la prise en considération des informations scientifiques provenant de France comme de l’étranger, mais également savoir apprécier toute ces données avec objectivité de manière à pouvoir déclencher, dès lors qu’elle est justifiée, l’application du principe de précaution.

À cet effet, j’ai déposé un amendement sur les risques que font courir aux nourrissons les facteurs de perturbation endocrinienne, dont certains sont encore très mal connus. L’un d’eux, le bisphénol, fait la une de l’actualité et pose plusieurs questions, à commencer par celle de l’indépendance de l’expertise : on ne peut imaginer de consensus social autour de l’utilisation de tel contenant ou produit alimentaire, à forte raison s’il est destinés à des enfants ou des nourrissons, sans une réelle transparence, et sans prise en considération des avis scientifiques sur les effets de la substance en question. Les agences et le ministère de la santé lui-même ont officiellement admis que, même en dessous des doses journalières d’absorption, définies au niveau européen, des effets se manifestent,qu’il faut prendre en considération. En France, au Japon, en Italie et aux États-Unis, des scientifiques se sont élevés contre la non-prise en considération par leurs agences respectives de certaines études très récentes, à l’exemple des trois présentations sur les effets cardiovasculaires du bisphénol, à l’occasion du dernier congrès d’endocrinologie qui s’est tenu aux États-Unis la semaine dernière.

Madame la secrétaire d’État, il est de votre responsabilité d’assurer la transparence et de faire en sorte que, à côté de l’avis officiel des agences, l’ensemble des études et avis puisse être pris en considération C’est ce à quoi tend l’amendement n° 32, amendement d’appel qui vise plus particulièrement les organismes en développement, plus sensibles que les organismes adultes à certains perturbateurs endocriniens. Nous sommes impatients de connaître votre position à ce sujet.


.../...


Mme la présidente. Je suis saisie d’un amendement n° 32. La parole est à M. Gérard Bapt, pour le défendre.

 


M. Patrick Ollier, président de la commission des affaires économiques. Il l’a déjà défendu !


M. Gérard Bapt. Cet amendement a pour objet de prendre connaissance de votre position, madame la secrétaire d’État – une position qui, dans votre fonction, ne peut être qu’originale. L’article 32 comporte, en son alinéa 7, un programme de bio-surveillance permettant de mettre en relation la santé de la population et l’état de son environnement. Les moyens mis au service de la bio-surveillance doivent être développés – malheureusement, l’article 40 nous interdit d’être plus précis à ce sujet.

Aux États-Unis, une étude vient de montrer que 73 % des urines des adultes contenaient du bisphénol. Nous ne disposons pas d’une étude comparable en France ou en Europe, madame la secrétaire d’État. Il nous faut absolument nous doter de moyens de bio-surveillance, d’autant que le problème du bisphénol ne se résume pas à sa présence dans les biberons : on sait que cette substance se trouve également dans le cordon ombilical, du fait d’une imprégnation préalable de la mère par ce toxique dont l’effet de perturbateur endocrinien ne fait désormais guère de doute, grâce aux études récentes menées à ce sujet.


Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission ?


M. Christian Jacob, rapporteur. Nous avons déjà eu ce débat en commission, monsieur le député. Ainsi que vous le savez, l’AFSSA, saisie par le Gouvernement, a considéré dans son rapport que l’exposition des nouveaux-nés et des nourrissons était inférieure au seuil de danger pour la santé. Confirmant des avis antérieurs de l’Autorité européenne, elle indique : « en conséquence, les conclusions des avis de l’AESA de 2006 et 2008 sont donc applicables à l’usage du chauffage aux micro-ondes de biberons en polycarbonate et ne justifient pas de précaution d’emploi particulière. » La commission est donc défavorable à cet amendement.


Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ?


Mme Chantal Jouanno, secrétaire d’État. L’amendement n° 32 pose un problème juridique dans la mesure où l’on ne peut pas prendre une mesure d’interdiction générale dans le cadre du droit européen, sauf dans le cadre de mesures d’urgence.

Par ailleurs, je partage la préoccupation que vous avez exprimée au sujet de l’impact de l’ensemble des substances chimiques, en particulier des perturbateurs endocriniens, sur les enfants. Nous allons lancer une étude sur une cohorte de 20 000 enfants, dite ELFE, ayant pour but de caractériser l’impact des pollutions sur leur santé.

La question spécifique du bisphénol A a été évoquée dans le cadre du G8 Environnement, le Japon et les États-Unis ayant présenté des études qui rejoignent celles effectuées au Canada et en Norvège sur l’impact du bisphénol A sur les enfants. Nous devons être extrêmement vigilants sur les effets de cette substance sur les nourrissons. Au sujet de l’actualisation des études qui doivent être prises en compte par l’AFFSA, j’ai écrit très récemment à ma collègue pour lui faire part de mon souhait de voir l’AFSSA rendre un nouvel avis intégrant bien les dernières études.


Mme la présidente. La parole est à M. Gérard Bapt.


M. Gérard Bapt. Madame la secrétaire d’État, je me félicite de votre initiative au sujet du bisphénol. Cela étant, mon amendement ne se limite pas à cette substance, mais vise toutes « les substances chimiques ayant un effet cancérogène, mutagène, reprotoxique ou de perturbation endocrinienne ». L’explosion des cas de diabète de type I chez les enfants – je parle bien du type I qui, contrairement à un type II, qui peut résulter de problèmes d’obésité juvénile, n’est pas due au comportement alimentaire – est bien en relation avec des facteurs environnementaux, tout comme l’augmentation du nombre de cancers chez l’enfant.

Je vous remercie de votre réponse, madame la secrétaire d’État, et, prenant acte du fait que l’AFSSA est de nouveau saisie de cette question, je retire cet amendement, avec l’accord de M. Tourtelier.


(L’amendement n° 32 est retiré.)


Article 35


Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ?


Mme Chantal Jouanno, secrétaire d’État. L’article 35 prévoit déjà l’interdiction des CMR 1 et des CMR 2 dans les produits de fabrication d’ameublement et de décoration. Vous posez donc plus spécifiquement la question des CMR 3 : nous commençons par l’étiquetage, sans exclure d’en interdire l’usage, notamment dans certains lieux sensibles. Cela dit, l’interdiction du formaldéhyde n’empêcherait pas d’en retrouver dans les cas de dégradation des matériaux ; nous devons donc encore progresser sur le sujet.


Mme la présidente. La parole est à M. Gérard Bapt.


M. Gérard Bapt. Je suis tenté d’accepter votre réponse, madame la secrétaire d’État, si l’alerte implique une réaction rapide. La notion de valeur limite ou de dose maximale d’absorption doit néanmoins être scientifiquement interrogée : souvenons-nous en effet qu’on avait tenté de la déterminer pour l’amiante à partir du nombre de fibres par millimètre cube et que l’on s’était aperçu que, fibres courtes ou fibres longues, la valeur limite était égale à zéro…

Le professeur Fénichel, qui anime l’équipe INSERM du CHU de Nice, montre dans une étude qui sort ce mois-ci que le bisphénol agit à des valeurs très inférieures au DJA actuel de cinquante microgrammes par kilo et par jour, en accélérant le développement in vitro de cellules cancéreuses de la prostate. Cela montre bien que la notion de valeur limite ne doit pas nous empêcher de poursuivre les recherches et d’appliquer le principe de précaution, y compris en dessous de valeurs fixées à un moment donné mais qui se révéleraient erronées, comme ce fut le cas pour l’amiante.


(L’amendement n° 396 n’est pas adopté.)

(L’amendement n° 444, repoussé par le Gouvernement, n’est pas adopté.)

(L’article 35 est adopté.)



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3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 15:35

 

Extrait de la séance du mercredi 10 juin 2009 à l'Assemblée Nationale


M. le président, Bernard Accoyer. La parole est à M. Gérard Bapt, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.


M. Gérard Bapt. Madame la ministre de la santé, vous répondiez ici même, le 31 mars 2009, à une question d’actualité portant sur le bisphénol A, en vous reposant totalement sur les positions des agences de sécurité alimentaire française et européenne. Vous affirmiez alors que le bisphénol A ne présentait aucun risque pour la santé, en particulier celle des nourrissons, dès lors que la valeur limite journalière fixée par les autorités sanitaires n’était pas dépassée.

Pourtant, de nombreuses voix scientifiques se sont élevées au cours des derniers mois, aux États-Unis, au Japon, en Italie, pour remettre en cause l’innocuité d’une substance chimique que l’on retrouve aujourd’hui dans l’urine de 93 % des Américains. Aux États-Unis, des voix critiques ont dénoncé l’influence de l’industrie du plastique sur les comités d’experts des agences officielles, et le Congrès vient de décider de créer une commission d’enquête sur ce sujet.

Les travaux de l’équipe INSERM du CHU de Nice montrent que le bisphénol A stimule la croissance des cellules humaines du cancer, même à des doses très faibles, très inférieures à la norme européenne actuelle. Ces données résultent de l’expérimentation sur l’animal du Distilbène, dont la formule est proche de celle du bisphénol A.

De surcroît, les études les plus récentes démontrent que le bisphénol A, aux doses auxquelles la population est exposée, diminue l’efficacité des traitements par chimiothérapie du cancer.

Madame la ministre, le réexamen du dossier du bisphénol A par la Food and Drugs Administration des États-Unis et l’interdiction, décidée par l’État du Connecticut, de fabriquer et de vendre des aliments ou des contenants composés de bisphénol A devraient vous inciter à revoir votre position péremptoire.

N’est-il pas imprudent de ne pas appliquer le principe de précaution, en particulier pour les biberons et les jouets utilisés dans les crèches ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)


M. le président. La parole est à Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports.


M. Patrick Roy. Et des franchises médicales ! (Vives protestations sur les bancs du groupe UMP, dont de nombreux membres crient « Dehors, Roy ! »)


Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports. Le bisphénol A est en effet une substance très utilisée dans la fabrication de matières plastiques en raison de sa bonne résistance mécanique et thermique. Il est présent dans les biberons, la vaisselle en plastique, les canalisations, les bouteilles. C’est une substance reprotoxique de troisième catégorie et un perturbateur endocrinien chez les rongeurs, mais à des doses très supérieures à celles utilisées ou à celles retrouvées dans ces conditionnements après chauffage.

En effet, quelques pays, dont le Canada, ont interdit cette substance dans les biberons, non à la suite d’études scientifiques, mais sous la pression de l’opinion publique et de certaines associations. À la suite de ces interdictions, j’ai saisi les autorités sanitaires de notre pays, notamment l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments, qui a rendu le 24 octobre dernier un avis concluant à l’innocuité de ces conditionnements, y compris en cas de chauffage. Les doses repérées étaient très inférieures à celles pouvant avoir un effet toxique. De surcroît, aucune conséquence sur la fertilité des personnels qui fabriquent ces substances en plastique n’a été constatée. Ces données ont été confirmées par un certain nombre d’agences de sécurité sanitaire étrangères.

Inutile de vous dire, Monsieur le député, que je suis cette affaire très attentivement. J’ai créé, voici quelques mois, un groupe de travail sur les perturbateurs endocriniens, et j’ai confié une étude à l’INSERM, de façon à prendre les mesures de gestion appropriées ce sujet.

Seule la sécurité sanitaire de mes concitoyens guide mon action. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)


M. le président. Monsieur Roy, je n’ai pas suspendu la séance lorsque vous avez à nouveau perturbé nos travaux, car la question de M. Bapt soulevait un problème grave qui appelait une réponse. Je n’aurai pas ce scrupule la prochaine fois, et vous porterez la responsabilité d’avoir privé d’une séance de questions nos collègues et les Français. (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe UMP. – Protestations sur les bancs du groupe SRC.)


Nous en avons terminé avec les questions au Gouvernement.


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3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 15:18


Il est possible de réduire au minimum l’exposition de votre enfant au bisphénol A en adoptant les mesures suivantes :


- Utilisez des bouteilles fabriquées en verre ou en polypropylène plutôt qu’en polycarbonate. Si vous continuez à utiliser des bouteilles en polycarbonate, évitez de les laver avec des détergents puissants ou au lave-vaisselle. Ces agents contribuent à détruire les liaisons qui forment le plastique, libérant ainsi le bisphénol A.

 

- Lavez les plutôt à l’eau chaude savonneuse avec une éponge.

 

- Évitez de faire chauffer les récipients en polycarbonate au micro-onde. Utilisez plutôt des contenants en verre ou en céramique.

 

- Évitez d’utiliser les préparations pour nourrisson offertes dans des boîtes de conserve dont la paroi est tapissée d’un revêtement époxydique au bisphénol A.

 

- Réduisez votre consommation d’aliments et de boissons en conserve. Vous limiterez ainsi l’exposition des membres de votre famille au bisphénol A présent dans la paroi des contenants.

 

- Évitez aussi les conserves très acides (tomates, etc.) ou grasses (poisson dans l’huile, etc.), car le bisphénol A réagit au contact des acides et des lipides.


Guide des biberons sans bisphénol A

 

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3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 12:48

 

Pourquoi se mobiliser ainsi sur la question du Bisphénol (BPA) ?

Gérard BAPT, président du « santé environnementale » à l’assemblé nationale :

J’ai été amené à organiser plusieurs auditions d’experts du monde médical, de la biologie ou encore de la toxicologie, qui essaient depuis plusieurs mois désormais d’alerter les autorités sanitaires sur les risques que fait courir l’ingestion du BPA, substance entrant dans la composition des plastiques mous.

Ces risques étaient reconnus, mais au dessus d’une valeur limite d’ingestion fixée par les agences internationales (50 microgrammes/kilo/jour). De nombreuses et très récentes études, publiées dans de nombreux pays, démontrent désormais que cette molécule qui agit comme un perturbateur endocrinien a des effets démontrés expérimentalement sur l’animal, chez lequel, il peut causer cancers, altération de la reproduction, diabète, obésité, troubles du comportement, reproductibles sur plusieurs générations…

Il est étonnant que le principe de précaution soit agité par les gouvernements concernant le téléphone mobile chez les enfants, sans preuve scientifique, et qu’ il ne soit pas invoqué, au dessous de valeurs limites d’ingestion fixées arbitrairement, pour le BPA !

Faudra t’il attendre comme pour l’amiante, que son effet sanitaire soit reconnu chez l’humain ?

 

Pourquoi un tel blocage de la part des agences gouvernementales ?

GB :

Ce blocage n’existe plus aux Etats Unis et au Canada, des mesures d’interdiction sont en train d’être prises non seulement concernant les biberons, mais aussi concernant les contenants alimentaires, notamment les boites de conserve dotées d’une pellicule plastique interne.

Par ailleurs comme pour l’amiante, la question de l’indépendance de certains comités d’experts est posée aux Etas Unis ou en France, non seulement devant les actions de lobbying de l’industrie, mais aussi avec la constatation de liens de dépendance avec cette même industrie. C’est la pression de l’opinion publique qui peut imposer un examen scientifique contradictoire et la mise en œuvre des principes de précaution lorsque des éléments sérieux de suspicion apparaissent, comme dans le cas du bisphénol.

(NDLR, les mairies de Paris, Nantes, Toulouse et St Jean ont déjà pris des dispositions pour le principe de précaution).

 

Mais le ministère et le dispositif de sécurité sanitaire sont aujourd’hui mobilisés par la grippe A ?

GB :

Voila bien le problème des systèmes de santé qui se sont constitués au fil des ans, axés sur les soins d’une part et la gestion des crises sanitaires d’autre part mais totalement insuffisants en ce qui concerne l’épidémiologie et la prévention.

 

Propos recueilli par Hervé Hirigoyen


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3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 11:19

Article du Canard enchaîné du 27 novembre 2008

  BÉBÉS, tétez en paix


Les biberons en plastique ne sont pas vos ennemis. C'est l'Agence française de sé­curité sanitaire des aliments (Afssa) qui vous le dit. Quel sou­lagement. Depuis le printemps dernier, un vent de panique soufflait au rayon enfant : un produit chimique répondant au doux nom de bisphénol-A mi­grerait dans le lait quand les biberons sont chauffés au micro-ondes. Et, en octobre, le gou­vernement canadien interdisait les biberons en plastique. Une première mondiale au nom d'un principe de précaution visible­ment prioritaire sur le crépite­ment des calculettes en panique des industriels.
En France, en revanche, pas d'inquiétude, vient d'assurer l'Âfssa, dans un avis publié ce 13 novembre. Les quantités de bisphénol-A libérées dans le lait sont très inférieures aux seuils d'exposition fixés en Europe. Ces seuils sont pourtant âprement contestés. Ah, un détail : la moi­tié des treize membres du comité
d'experts de l'Afssa bosse régu­lièrement avec l'industrie. Des « liens d'intérêt », on appelle ça. Parmi eux, deux sont salariés de CTCPA, une boîte de conseil pour l'industrie agroalimentaire. Un autre est toxicologue à temps plein chez Arkema. Interrogée à ce sujet par « Le Canard », la Direction de l'évaluation des risques nutritionnels et sani­taires de l'Afssa est tombée des nues : selon elle, Arkema était une entreprise de toxicologie et non l'ex-branche chimie du groupe Total Qui, précisément, donne dans le plastique.
Aucun enjeu économique der­rière ces questions de santé publique, bien sûr. Le bisphé­nol-A se trouve dans les embal­lages et récipients alimentaires, les boîtes de conserve ou dans notre sang. Et puis l'assortiment de cancers du sein, de la pros­tate et autres vilaines maladies provoquées par le bisphénol-A ne se manifeste que chez les rats de laboratoire. Rien à voir avec les humains."
 
Professeur Canardeau
 
 
Le bisphenol a d'abord été étudié comme estrogène de synthèse (d'ou sa dangerosité). Un petit malin a d'écouvert un autre debouché pour assouplir les plastiques.
 
Un autre avis:  
Extraits du rapport publié par le CRIIGEN, (Comité de Recherche et d'Information Indépendantes sur le génie génétique) réalisé sous la direction du Pr. Gilles-Eric Séralini de l’Institut de Biologie de l’Université de Caen  
 
 « Il parait dangereux aujourd’hui pour la santé humaine de continuer à utiliser le BPA en particulier dans les emballages à contact alimentaire, de plus son utilisation dans l’industrie devrait être interdite. L’exposition des nourrissons et enfants au BPA devrait être réduite au plus vite, car ils font partie des personnes les plus sensibles face aux perturbations endocrines, par leur plus faible poids, mais aussi par le fait qu’ils soient en croissance. »
 
« La littérature scientifique publiée sur l’exposition au BPA, à de faibles doses, de l'humain et des animaux par rapport aux études du mécanisme in vitro révèlent que l'exposition humaine aux BPA est dans la fourchette biologiquement active dans plus de 95% des cas. De plus, les études menées ces 20 dernières années ont permis la détection du BPA dans de nombreux autres fluides corporels tels que le lait des femmes, le sérum, la salive, les urines, le fluide amniotique, et le sang du cordon ombilical. ».
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3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 02:06

Madame la Ministre,

Le 31 mars 2009, vous répondiez à une question d’actualité à l’Assemblée Nationale portant sur le Bisphénol A (BPA) en vous calant totalement sur les positions des agences de sécurité alimentaire française et européenne.

Selon celles-ci, compte tenu de la valeur dose journalière admissible (DJA) chez l’homme de 50 microgrammes par kilo et par jour, le BPA ne présente aucun risque pour la santé humaine, y compris celle des nourrissons.

 

Pourtant de nombreuses voix scientifiques se sont élevées, au cours des derniers mois, aux USA, en Italie ou au Japon, pour remettre en question ce qui serait la totale innocuité d’une substance chimique aujourd’hui retrouvée dans l’urine de 93% des Américains (Réf. Vandenberg, Vom Saal, Palanza). Dans plusieurs pays, des critiques sont émises sur l’influence des industries du plastique sur les comités d’experts des agences officielles américaines et européennes posant des problèmes déontologiques graves, puisqu'il apparaît que la décision de ces agences se base sur un référentiel vieux de 30 ans qui ne prend pas en compte les effets liés à la perturbation endocrinienne (Réf. Myers).

 

Par ailleurs de nombreuses études contradictoires, montrant sur l’animal et sur des cellules humaines des effets du BPA susceptibles de l’impliquer dans les grands problèmes de santé actuels – cancer, diabète, atteinte de la reproduction ou troubles neurocomportementaux – y compris à des valeurs inférieures aux doses admises, sont écartées sur la base de référentiels contestés. Les travaux de l’équipe INSERM du Professeur Fénichel, du CHU de Nice, viennent de montrer que le BPA stimule la croissance de cellules humaines du cancer du testicule à des doses très faibles, très inférieures à la norme européenne actuelle (Réf. Bouskine). Ces données évoquent les résultats de l'expérimentation sur l'animal du distilbène, dont la formule est proche de celle du BPA et dont on connaît aujourd'hui l'impact sur les enfants des femmes ayant reçu ce médicament en termes de cancer et d'atteintes de la reproduction.

 

Madame la Ministre, le caractère péremptoire de votre position devrait être confronté à deux informations très récentes parvenues en ce début de mois :

- Celle de l’agence américaine FDA qui a indiqué qu’elle réexaminait le dossier du BPA à la demande de parlementaires US (Source Washington Post) ;

- Celle de l’Etat du Connecticut qui vient d’interdire, pour mise en oeuvre à la date du 01/10/2011 la fabrication et la vente d’aliments ou de contenants comportant du BPA.

 

Au vu d’autres initiatives politiques prises dans certains Etats US, au Canada, mais aussi dans les crèches de certaines villes françaises, il apparaît nécessaire de faire reconsidérer le dossier du BPA par la Direction Générale de la Santé (DGS) et notre dispositif de sécurité sanitaire. La question de la méthodologie et de l'indépendance de l’expertise sanitaire doit aussi être posée, à l’heure où le gouvernement souhaite le rapprochement de l’Afssa et de l’Afsset. Le groupe d’études « santé environnementale » de l’Assemblée Nationale, qui vient de procéder à deux auditions sur ce sujet[1], est prêt à y contribuer.

 

Dans l'immédiat, la moindre précaution serait de bannir l'utilisation de biberons et de jouets contenant du BPA dans les crèches et de recommander à l'ensemble des utilisateurs de les éviter.

 

A l'instar de la décision prise par 6 groupes industriels américains, les industriels français et européens devraient être appeler à éviter le BPA dans toutes leurs productions à destination des nourrissons et des enfants.

 

Il serait souhaitable qu'une étude des sources d'exposition et de l'imprégnation de l'ensemble de la population soit réalisée par les différentes agences de sécurité sanitaire concernées (AFSSA, AFSSET et InVS) afin de guider une politique visant à diminuer, voire supprimer la contamination humaine à cette substance, car les données expérimentales montrent que la contamination des enfants commence dès la gestation. Les données les plus récentes (Réf. La Pensée, Hess-Wilson) démontrent en outre que le BPA atténue l'efficacité des traitements de chimiothérapie du cancer du sein et du cancer de la prostate aux doses correspondant à celles auxquelles la population est exposée, ce qui signifie une perte de chance pour les malades du cancer dans la lutte contre la maladie.

 

Je vous prie d'agréer, Madame la Ministre, l'expression de ma haute considération.

 

 

Gérard BAPT

Député de Haute-Garonne

Président du Groupe d'études

« Santé environnementale »

de l'Assemblée nationale

 

 

 

 

Références :

- VOM SAAL FS et al. Chapel Hill Bisphenol. An expert panel consensus statement : integration of mechanisms, effects in animals and potential to impact human health at current levels of exposure. Reproductive Toxicology 2007.24:131-138

- VANDENBERG LN, MAFFINI MV, SONNENSCHEIN C, RUBIN BS, SOTO AM. Bisphenol-A and the great divide : a review of controversies in the field of endocrine disruption. Endocr Rev. 2009 Feb; 30(1):75-95

- PALANZA P, GIOIOSA L, VOM SAAL FS, PARMIGIANI S. Effects of developmental exposure to bisphenol A on brain and behavior in mice. Environmental Research 108 (2008) 150-157

- CALAFAT AM et al. Exposure of the U.S. population to bisphenol A and 4-tertiary-octylphenol : 2003-2004

- Environ Health Perspect. 2008 jan;116(1):39-44

- MYERS JP et al. Why public health agencies cannot depend on good laboratory practices as a criterion for selecting data : the case of bisphenol A. Environ Health Perspec. 2009 Mar;117(3):309-15

- BOUSKINE A, NEBOUT M, BRÜCKER-DAVIS F. BENAHMED M. FENICHEL P. 2009. Low Doses of Bisphenol A Promote Human Seminoma Cell Proliferation by Activating PKA and PKG via a Membrane G protein-coupled Estrogen Receptor Environ Health Perspect : doi : 10.1289/ehp.0800367.(Online 11 February 2009)

- LA PENSEE EW. TUTTLE TR. FOS SR and BEN-JONATHAN N. Bisphenol A at low nanomolar doses confers chemoresistance in estrogen receptor-&-positive and-negative breast cancer cells. Environmental Health Perspectives Volume 117, Number 2, February 2009

- HESS-WILSON JK. Bisphenol A may reduce the efficacy of androgen deprivation therapy in prostate cancer. Cancer Causes Control DOI 10.1007/s10552-009-9337-8.



[1]  - Le 28 avril 2009, audition des Professeurs Ana Soto et Carlos Sonnenschein de l'Université de Boston ;

     - Le 4 juin 2009, audition publique de l'Afssa, de Plastic Europe, du Professeur Fénichel et du Réseau Environnement Santé.


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3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 01:41

Le Maire de la Commune de Saint Jean (Haute Garonne), le 22 juin 2009


 

 

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Bienvenue sur le blog du Parti Socialiste de la 2ème circonscription de la Haute Garonne.

Elle est regroupe 14 sections :

Balma, Bessières, Castelmaurou, L’Union, Monstratuc la Conseillère, Montrabe, Pechbonnieu, Quint/Fonsegrives, Saint Géniès, Saint Jean, Villemur et Toulouse 6, 8 et 15.


Dans la circonscription nous comptons beaucoup d’élus dont certains au niveau nationale, le député et maire de Saint Jean, Gérard BAPT et son suppléant Grégory MERELO et Kader ARIF, député européen. Au niveau départemental, nous avons des conseillers généraux, Alain FILLOLA (Toulouse VIII), Claude CALESTROUPAT (Toulouse XV) et André LAUR (Monstractruc la Conseillère) et les 19 conseillers régionaux.


C’est un blog modeste qui se veut avant tout une invitation à nous rejoindre pour venir discuter et débattre «physiquement» de l’actualité, d'idées et des projets (…) pour l'avenir du nord-est de la Haute Garonne. Je vous propose par exemple ces sites qui interpellent.


Il ne tient qu’à chacune et chacun de venir participer au débat et militer à nos côtés pour qu’enfin nous puissions, ensemble, changer la vie. Soyez d’ores et déjà les bienvenus au Parti Socialiste. Vous, vos expériences et vos idées.


- Le dossier du moment : Bisphénol-A

- Lettre ouverte au Président de la République de Ginette Forgues.

- Grippe A H1 N1 par le député Gérard BAPT


Amicalement,


Le délégué de circonscription

Hervé HIRIGOYEN



REJOIGNEZ-NOUS, écrivez nous à :

Fédération PS de la Haute Garonne,

2 Bis rue Lejeune 31000 Toulouse

Tél. : 05.61.23.15.75



 

 


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